À 30 ans, Éric Leblacher dispose d’un caractère bien trempé, forgé par 5 années passées chez les pros, dans les équipes du Crédit Agricole et de la Française des Jeux.
L’ancien vainqueur d’étape sur l’Étoile de Bessèges en a surtout fait preuve lorsqu’il a décidé fin 2006 de tirer sa révérence et de changer de vie : « J’ai décliné une offre de contrat pour le double de mon salaire. J’ai préféré profiter d’une opportunité de reconversion lorsqu’elle s’est présentée. » Mais pas question pour Éric de lâcher le sport. Dès le lendemain du Tour de Lombardie 2006, sa dernière course chez les pros, il participe à une épreuve de course à pied de 10 km en Seine-et-Marne. « C’était pour le fun, mais je me suis dit que ça valait le coup d’insister dans ce sport. Et comme il semblait que j’avais de bonnes dispositions… » Le plus difficile, pour cet acharné de l’entraînement, est de comprendre qu’on ne récupère pas d’un footing comme d’une sortie à vélo. Les débuts sont douloureux : « J’ai accumulé beaucoup de bêtises. D’une part je n’étais pas assez bien équipé, mais surtout, j’imaginais que je pouvais construire un plan d’entraînement comme en vélo. Je me suis donc blessé souvent durant les tout premiers mois d’activité. »
En s’entourant d’entraîneurs expérimentés, il apprend rapidement à gérer sa progression, alternant entre vélo et course à pied : « en course à pied, on est constamment sur le fil du rasoir concernant les blessures. À partir de là, j’ai décidé de faire mon foncier en vélo, et uniquement les séances spécifiques à pied. » Les résultats ne tardent pas à venir, 32’33 » aux 10 km et 1h09’52 » pour son premier semi-marathon. Les spécialistes apprécieront. « Je fais des cyclo-cross l’hiver, des cross pédestres, des courses sur route à pied et à vélo l’été, des duathlons et même des cyclosportives. Et malgré tout ça, j’ai trouvé un équilibre, car je ne me sens plus obligé de participer à une épreuve par week end. » Le 30/30 en course à pied n’est donc pas incompatible avec la préparation d’une épreuve comme la Marmotte.
Vainqueur de sa première compétition à vélo sur route de la saison en 1ère catégorie, Éric Leblacher s’est aussi imposé en solitaire au terme de la Claudio Chiapucci, une cyclo en Bourgogne fin mai. En pleine préparation pour le championnat de France de duathlon et avec l’Alpe d’Huez en point de mire pour début juillet, il a chuté lourdement en juin lors d’une nocturne. Double fracture tibia et péroné, deux opérations et des heures de rééducation. « J’en ai pour six mois au moins d’inactivité. Je ne me fais pas de soucis pour la reprise du vélo, mais pour la course à pied, ma nouvelle passion, cela risque d’être un peu plus long. Mais je n’ai que 30 ans, et dans ce sport comme en duathlon, on peut encore se montrer très performant passé 35 ans. »
S’apitoyer sur son sort, ce n’est pas dans les gênes d’Éric Leblacher, qui affirme par ailleurs que « un semi-marathon en recherchant la performance, c’est aussi difficile que monter un col chez les pros, mais avec les traumatismes en plus. Jamais je n’ai autant souffert que lors de ma première expérience sur la distance. »
Cyclo Passion
Cyclo Passion (2008-10-02)