Vainqueur d’une étape de l’Etoile de Bessèges, Eric Leblacher vient de remporter sa plus belle victoire. Le coureur professionnel, originaire de Meaux, commence une deuxième carrière.

« Je crois bien qu’il s’agit de ma plus belle victoire. Surtout qu’elle ne doit rien à personne. Je suis allé la chercher à la pédale. » Rentré chez lui à Armentières-en-Brie, Eric leblacher savoure. La nouvelle recrue de la Française des jeux formée à Meaux a remporté, vendredi, la troisième étape de l’Etoile de Bessèges, dans le Gard. Il n’est pas prêt de l’oublier: «J’avais vraiment de bonnes jambes. J’ai multiplié les attaques pour me retrouver seul devant. Je me suis demandé s’il fallait que j’attende le groupe de poursuivants. En fin de compte, non, j’ai foncé. A l’arrivée, je me suis dit: ça y est, je la tiens ma première victoire chez les pros! »
A ses début Leblacher avait déjà gagné deux fois. Mais c’était du temps de l’équipe Espoirs du Crédit agricole, Celle-ci, avec ses nouvelles cou leurs, prend évidement une autre signification: «A force, on finit par se poser la question si on sait encore gagner. Cela ne m’inquiétait pas, mais, maintenant, je connais la réponse. Oui, je sais encore gagner. Et c’est génial. »

Fin 2005, Eric Leblacher ne se demande pas s’il sait le faire. Sa seule préoccupation est de remonter un jour sur un vélo. Au terme d’une année bien noire, son contrat chez Legeay n’est pas renouvelé. Il se retrouve sans équipe ni débouché. « Un vendredi soir, jai reçu un coup de fil de Marc Madiot, le directeur sportif de la Française. Il m’a demandé des nouvelles et si j’avais une équipe. J’ai dit non. Il m’a dit de passer le lundi suivant pour qu’on en discute. On a parlé et j’ai signé.»
Sans rien demander, le Meldois se retrouve du jour au lendemain dans l’équipe numéro un du peloton tricolore: « Je suis dans l’équipe idéale, celle dont j’ai toujours rêvé. Avec elle, j’ai l’impression d’atteindre une dimension supérieure. C’est comme si je commençais une nouvelle carrière.» Avec sa nouvelle tunique porte-bonheur, Leblacher a encore envie de « claquer » quelques belles victoires avant de songer à autre chose: « Vous allez me parler du Tour de Franœ ? Franchement, ça ne m’obsède pas. Six coureurs de l’équipe ont déjà leur billet. Il ne reste donc que trois places à prendre. Nous sommes vingt au portillon. Je suis français dans une équipe française, c’est forcément plus dur d’être sélectionné. » Du coup, le Meldois attend son heure. Sans se prendre le chou: «J espère bien faire le Tour un jour, évidemment. Mais on peut faire une super-carrière sans jamais le courir. Et inversement: la rater complètement en étant au départ. Pour l’instant, j’ai envie de faire Paris-Nice, les Tours du Pays basque et de Catalogne, le Dauphiné libéré. J’ai envie de gagner encore. Et après, on verra bien… »
A l’aube d’une deuxième canière, Eric Leblacher a tout le temps devant lui. En attendant, il prend l’avion demain en direction du Portugal. Sur sa forme du moment, il est capable de remporter une nouvelle victoire. Qui sera évidemment encore plus belle que la précédente.

ERIC MICHEL
Le Parisien (2006-02-07)

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