Malgré un début de carrière prometteur, Eric Leblacher (Française des Jeux) mettra un terme à son parcours professionnel le 14 octobre prochain au Tour de Lombardie. Originaire de Meaux, le coureur de 28 ans aura marqué la saison 2006 par ses multiples raids. Baroudeur hors pair, il s’était adjugé en début de saison une étape de l’Etoile de Bessèges avant de teriner 4ème de Paris-Camembert, 5ème du Tour du Doubs et de s’illustrer à divers reprises sur les routes de la Vuelta. Au total, Eric Leblacher aura accompli cinq saisons chez les professionnels : quatre pour le compte du Crédit Agricole de Roger Legeay, une pour celui de la Française des Jeux de Marc Madiot. Pourtant, l’attaquant ne quittera pas tout à fait le monde du cyclisme en 2007. Le rêve est accompli mais la passion demeure intacte.

Eric, à 28 ans et après une saison remarquable, vous avez choisi de mettre un terme à votre carrière. Pour quelles raisons ?
« Voilà cinq ans que je suis pro et je veux désormais donner un nouveau sens à ma vie. Etre pro était un rêve mais j’en ai d’autres à réaliser. Je suis toujours autant passionné, motivé, amoureux du cyclisme pro, mais je n’ai qu’une vie et j’ai pris une décision qui va me permettre de m’épanouir différement et de vivre autre chose. Je tiens à préciser à nouveau que ma décision n’est aucunement liée au dopage, absolument pas. »

Quand est-ce que cette idée a germé dans votre esprit ?
« C’est une réfexion de huit mois et qui a démarré en décembre dernier. C’est une somme de critères de réflexion. »

Avez-vous subi des pressions de la part de votre entourage à la Française des Jeux vous incitant à poursuivre votre carrière ?
« La Française des Jeux a bien sûr été étonnée mais, après m’être expliqué, ils ont salué ma réflexion. Les réactions ont donc été très bonnes. »

Que retiendrez-vous de vos cinq années passées chez les pros ?
« L’accomplissement d’un rêve d’enfant. Les voyages aussi : l’Australie, la Malaisie, la Norvège, la plupart des pays européens. Le goût de l’effort, et puis je me suis endurci mentalement. »

Quel restera le meilleur souvenir de votre carrière professionnelle ?
« Ma sélection au Championnat du Monde professionnel en 2004 à Vérone. J’avais terminé 85ème. Au rang des meilleurs souvenirs, je conserverai également ma victoire d’étape à l’Etoile de Bessèges en début d’année, et ma victoire à Brussel Opwijk en 2002. »

Garderez-vous un regret par rapport à la carrière que vous vous étiez imaginée ?
« Il me manque sans doute une partcipation au Tour de France. Je me suis trouvé par deux fois remplaçant pour le Tour de France, dont cette année encore… Le Tour est la plus grande épreuve mais ça ne me gêne pas de ne pas l’avoir fait. Ca n’a jamais été une course qui me faisait rêver. Je veux dire par là que ce n’était pas la seule course à laquelle je rêvais de participer en débutant chez les pros. Etre pro et disputer le calendrier ProTour, c’est ça qui me faisait rêver. »

Comment expliquez-vous cela ?
« Il n’y a que neuf coureurs qui disputent le Tour et j’ai été dans deux grosses équipes, où la selection est très difficile. La sélection est un équilibre entre montagnard, sprinter, rouleur, et ne pas y figurer ne signifie pas ne pas faire partie des meilleurs de l’équipe. J’ai été très déçu de ne pas le faire cette année car c’était presque bon… mais je me suis cassé le poignet debut juin. J’ai disputé le Tour du Doubs à la place, super motivé mais pas aigri. Je ne suis pas pro pour disputer le Tour de France et disputer la Vuelta m’a comblé tout autant de joie. Ne pas faire le Tour ne me pose pas de problème, je suis passé près, j’en avais le potentiel, mais il fallait neuf hommes et cette année j’étais le dixième ! »

Vous avez accompli un premier rêve en vous démarquant chez les pros, quels sont à présent vos futurs rêves ?
« Continuer à m’épanouir dans la vie avec une reconversion professionelle, le bonheur d’une vie en famille, ma passion pour le vélo, toujours ! Et faire construire ma maison dans mon petit village de Seine-et-Marne. »

Cyclime et vie de famille sont-ils si incompatibles que cela ?
« Non, c’est un équilibre qu’il faut savoir adopter. Partir 140 jours par an de chez soi n’est bien sûr pas courant. Ma vie de famille a toujours été aussi importante que n’importe quelle victoire. J’ai aussi la chance d’avoir une femme qui a la même philosophie de vie que moi. »

Allez-vous garder un pied dans le cyclisme l’an prochain ?
« Oui bien sûr. Il est nullement question que j’arrête le cyclisme. Je voue pour le vélo une passion viscérale. Je voudrais faire des epreuves de masses comme des cyclosportives telles que la Marmotte, la Morzine, la 77. Au total, je compte en faire huit peut-être sur l’année. Et je vais refaire du cyclo-cross. J’ai été deux fois champion d’Ile-de-France et j’ai fait 9ème du Championnat de France il y a six ans. Je vais prendre ma licence au club de Meaux. Le vélo va etre pratiqué dans un autre contexte, avec sans doute pas plus de trois entraînements par semaine, car j’aurai un emploi, le plus rapidement possible j’espère. Je ferai peut-être trois ou quatre courses Elites 2 mais pas plus je crois. »

Dans quelle branche allez-vous vous reconvertir ?
« J’aime le contact avec les personnes, avec la population. Je voudrais travailler pour une commune ou une collectivité. Ma tante est maire de mon village, ma femme secrétaire de mairie, donc à la maison on parle 50 % vélo, 50 % vie de la commune ! Ce travail est aussi compatible dans le domaine du sport, notamment dans une ville où les infrascrutures sont nombreuses. »

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Velo101.com (2006-10-03)

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