Eric Leblacher, bientôt 29 ans, a passé cinq ans chez les pros et quitte sans regrets un monde qu’il a aimé et continuera d’aimer… en amateur.

Le Pays Briard: Pouvez-vous vous présenter a nos lecteurs ?
Eric Leblacher : j’ai bientôt 29 ans et je réside à Armentières-en-Brie, village où ma femme Stéphanie est secrétaire. Nous avons une fille, Lola, qui a deux ans. J’ai débuté au club de Meaux puis je suis passé pro en 2002 au Crédit Agricole ou j’ai côtoyé O’Grady, Julich et Voigt. Après 5 ans dans les pelotons, j’ai choisi de voir et passer à autre chose. En 2007, ce sera ma 23è licence cycliste.

L.P.B. : Vous a-t’on poussé vers la sortie?
E.L. : j’arrête parce que j’en ai envie. On m’a poussé une fois vers la sortie quand j’étais au Crédit Agriole. Je me suis cassé la clavicule deux fois lors de Paris-Camembert et du Tour d’Espagne. En fin de saison, on m’a reproché mon manque de résultats. J’ai pourtant gagné le circuit des Ardennes et une classique en Belgjque, Bruxelles-Opjwik. J’ai été sélectionné au championnat du Monde à Vérone avec une 80e place à la clé. Après Paris-Bourges, Marc Madiot m’a contacté pour rejoindre la Française des jeux et j’ai retrouvé dans l’équipe une vraie humanité, une flamme et une passion du vélo qui différencie cette équipe de pas mal d’autres formations. Au Crédit Agricole, c’était bien mais ma saison à la Française des jeux a été différente et belle. On m’a proposé, deux fois, une prolongation de contrat de deux ans et j’ai à chaque fois refusé.

L.P.B.: Quand avez-vous pris votre décision de mettre un terme à votre carrière pro?
E.L. : C’est une réflexion qui date de 8 mois. Etre pro était un rêve mais je n’ai pas envie de passer à coté de certaine choses. Une vie réussit est une vie où on s’épanouit dans plusieurs domaines. J’ai la passion du vélo et t’ai beaucoup de respect pour le coureur qui gagne la course de Coulommiers en régionale. Même amateur, j’ai fais 4h de vélo mardi et 120 km puis j’ai joué aux Légo avec ma fille. J’ai une passion viscérale pour le cyclisme mais j’ai aussi envie de passer plus de temps avec ma famille.

L.P.B.: Quel a été votre plus belle victoire en professionnel ?
E.L.: Toutes les victoires sont belles. En pro, ma victoire à Bessèges lors de l’étape qui arrivait aux Fumades reste un bon souvenir. Finir Paris-Nice et 33è du Tour d’Espagne sont aussi deux belles choses. Mon petit regret est de n’avoir pas pu aller au Tour de France cette année à cause d’un poiget cassé. Sur le Tour, j’ai cru en Landis comme beaucoup de monde mais ce n’est plus le cas maintenant. En fait, le grand mystère restera pour moi Lance Armstrong. J’apprécie plus des coureurs comme Bettini et Rebellin qui font la saison de février à octobre contrairement à un Armstrong qui centralisait tout sur le Tour.

L.P.B. : En parlant de Landis, que proposeriez-vous comme sanction pour un présumé coureur dopé ?
E.L.: Certains coureurs se foutent des contrôles. Hamilton, suspendu deux ans pour dopage, va revenir cette année. Un gars comme lui peut gagner entre 100.000 et 150.000 euros par mois. La seule sanction qui peut faire peur, c’est la financière. Deux ans de suspension et 300.000 euros d’amende ou une amende indexée sur la salaire du coureur, cela ferait réfléchir plus d’un gars car à l’heure actuelle, les contrôles et la répression financière sont insuffisants. Je pense que dans le calendrier français actuel, il n’y a pas de dopage. C’est d’ailleurs rassurant de voir Fred Guesdon gagner Paris-Tours à 36 ans. A la Française des Jeux, si un coureur est dopé, toute l’équipe est virée.

L.P.B.: Vous aurez sans doute la pancarte du favori chez les amateurs ?
E:L: Oui et dès le 7 janvier à Deuil puis le 21 Janvier au Mée en cyclo-cross. Je vais évoluer en première catégorie soit les anciens Elites 2 et une partie des Nationaux. Dans la région, je serais le 18 mars à La Ferté-Gaucher sur route. Mon souhait est de gagner des courses comme Fublaines et Armentières en m’entraînant, comme un amateur, trois fois par semaine. Cela va faire du bien de revenir en amateur. En pro, j’étais parti 150 jours dans l’année et j’ai eu 30.000 km au compteur en 2006. Maintenant, je profite de la vie et j’ai très envie d’entrer dans le marché du travail et de passer du temps avec Stéphanie et Lola.

Jean-Michel Maupoix
Le pays Briard (2006-12-22)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *