Eric Leblacher n’a pas loupé son entrée chez les pros. Il s’est imposé sous le maillot du Crédit Agricole Espoirs sur les routes de Bruxelles-Opwijk.

Pavés et monts au programme, Bruxelles-Opwijk n’avait rien à envier au Het Volk disputé la veille par les ténors du peloton pro. Mais contrairement à l’épreuve d’ouverture belge qui a une fois de plus souri à un coureur du cru, la course disputée dans la banlieue bruxelloise est revenue à un étranger. En invité surprise, Eric Leblacher est venu garnir le palmarès du Crédit Agricole Espoirs dirigé par Lionel Marie. Et le Francilien n’a pas manqué après son « gros coup » d’acheter toute la presse flamande, histoire d’immortaliser l’instant, même s’il ne comprend pas un traitre mot de tout ce qui y est écrit sur son compte!

« Titi » de Meaux, ville de Seine-et-Marne en banlieue parisienne, Eric conte son exploit avec bonheur. « Les cinq premiers kilomètres ont été durs, explique- t-il. Je ne pouvais pas aller frotter. J’entrais chaque fois parmi les cinquante premiers coureurs sur les secteurs pavés, et chaque fois « tu pries le bon Dieu, pour qu’il n’y ait pas de cassures à la sortie. » Le ciel des Flandres lui a été propice. Ses prières ont été exaucées. Distance aidant, la course prit une autre tournure aux environs du 80è kilomètre. « C’est devenu plus physique, souffle-t-il, et je me suis senti mieux. Je suis parti à l’attaque avec Mathieu Lamothe et un Belge. Ensuite, nous avons été rejoints par 18 coureurs. Il y a avait là la réserve de Domo et la réserve des Lotto. Nous, du Crédit Agricole Espoirs, nous étions trois avec Cédric Coutouly. »

Premier succès Pro

Attaquant dans l’âme, Eric Leblacher passa une nouvelle fois la surmultipliée. « Je suis sorti à cinquante bornes de l’arrivée dans un mont pavé, se remémore-t-il. J’avais trente secondes d’avance mais je chute tout seul. Mon vélo n’avait rien mais je me suis relevé avec un cuissard complètement déchiré« . Loin de l’arrêter, cet incident décupla ses forces, indispensables dans les tout derniers kilomètres pour aller décrocher en solitaire son premier succès de la saison. Une première victoire qui lui permet de tourner la page de ses années Aubervilliers. « J’ai été dans ce club pendant trois saisons, rappelle-t-il. Je ne sais pas pourquoi ils ne m’ont pas pris dans leur équipe pro. La dernière fois que j’ai croisé Stéphane Javalet, je lui ai fait savoir qu’il avait eu tort de ne rien me proposer et que j’allais le lui prouver. Il m’a répondu que c’était tout ce qu’il me souhaitait. »

En gagner d’autres

La « preuve » n’a pas tardé mais Eric Leblacher refuse malgré tout de s’enflammer. « Je suis en GS3 et je ne pense pas à l’année prochaine, martèle-t-il. J’ai conscience que j’étais trop tendre pour prétendre évoluer au sein du GSl du Crédit Agricole. C’est mon expérience de stagiaire en septembre dernier qui me le fait dire. Je vais parfaire mon bagage technique et tactique en 2002. Ça me permettra de ne pas perdre un an quand je passerai à l’étage supérieur. Je suis épanoui dans mon équipe actuelle mais je souhaite la quitter l’an prochain. Il ne me manque plus grand chose pour aller en GS1. Je suis capable de gagner d’autres courses, de faire de bons résultats. Je ne doute plus. » Ça se voit et surtout, ça a déjà débouché sur du concret.

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Hervé Bombrun
(2002-03-03)

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