Le raid extrême Vosgien

Carnet de route -n°4- Le raid extrême Vosgien

Après 9 mois à y penser, me voici tout proche de prendre le départ du Raid Extreme Vosgien. Long de 570km, sur un mode contre la montre ( pas le droit de former un groupe), avec prés 20 cols à escalader , il est sans doute l’épreuve cycliste d’ultra longue distance la + difficile en France.
Par exemple et entre autre au fil du parcours on va devoir escalader 2 fois le grand ballon d ‘ Alsace, 3 fois le ballon d ‘ Alsace, le ballon de Servance, le col de Chevrières, le Platzerwasel, le petit Ballon, le col du Bramont, la route des Américains, etc etc

Parmi les participants, certains seront en catégorie « avec assistance », d’autres « dans assistance »; moi je suis « sans assistance ».

La différence entre les 2 est que le coureurs bénéficie d’un véhicule suiveur durant toute l’épreuve ( qui peut le ravitailler et l’encourager à tout moment) et surtout qu’il peut profiter de l’éclairage de sa voiture suiveuse la nuit tandis que les « non assistés » s »éclaireront avec leur propre système de lampe avant-arrière.

Il y a un poste de ravitaillement tous les 70km environ avec obligation de « pointer » auprès des juges arbitres qui se postent aussi à d’autres endroits sur le parcours le parcours est donné via un road book, il n’est pas fléché donc il faut aussi avoir un certain sens de l’orientation, c’est aussi ça la différence entre l’assisté et le non assisté.

J’ai un sac de rechange qui se « promènera » de ravito en ravito afin de me permettre le changement de vêtements etc etc. réglementairement, il est possible de mettre un sac à chaque ravito. C’est mon père qui le posera à chaque fois, en + de couper au travers pour suivre ma progression.

Il y a au final un classement scratch et 2 classements distinctes. le classement est établi suivant le temps réalisé par chacun, c’est vraiment un contre la montre et nous partons d’ailleurs de 5′ en 5’ samedi matin

Le REV est une épreuve à la marge, un truc à faire et à vivre mais qui puise beaucoup d’énergie des mois durant.
Faire le REV, c’est être sans doute un peu différent des autres, c’est te sentir un peu en retrait lorsque chacun raconte à la machine à café du bureau ce qu’il a fait le week-end dernier….

Je suis préparé pour accomplir l’épreuve, j’ai cette année effectué des blocs d’entraînements différents. Un peu moins d’efforts violents et courts, + de linéaires, + de force, + de technicité, + d’efforts sous max, j’ai essayé de faire au mieux. Cette saison, j’ai 3 épreuve de 24h à mon programme ( 24h du castellet, RE et 24h du Mans) et cela laisse des traces sur un organisme,
Jamais je me suis lancé sur un tel programme d’ultra longue distance. D’ailleurs, j’ai échoué sur l’ultra raid golf du Morbihan sans doute en partie parce que je m’y suis mal pris sur les jours et les 1eres semaines qui ont suivi les 24h du Castellet ( que j’ai gagné fin mai), j’ai pas assez rapidement tourné la page.

Je suis tantôt coureur cycliste, tantôt traileur, duathlète, coureur à pied de 10km ou moins, ultra traileur etc etc. C’est ça mon parcours, c’est ça ma carrière sportive depuis 10 ans que j’ai choisi de ne plus etre coureur cycliste professionnel.
C’est truffé d’avantages mais aussi inconvénients car je ne me focalise pas des mois durant sur la même spécialité ( quelle horreur quand on a la chance de pouvoir tout faire !)

J’ai déjà participé au REV, c’était en 2012 et je l’avais remporté au scratch ( j’étais non assisté). Depuis, l’épreuve a pris du volume et le niveau s’est encore élevé. Il y a cette année 4 ou 5 coureurs capable de remporter le classement ( assisté et non assisté tout confondu) dont 2 Luxembourgeois spécialistes d’ultra longue distance ( ils seront en catégorie avec assistance).
Un REV est tres long, tu passes par 36 000 situations, c’est un sacré morceau…

Par delà le résultat brut, on prend part au REV pour vivre une aventure sportive et solitaire, pour accepter la souffrance physique voir la détresse lorsque tu gravis un col à 3h du matin seul dans la nuit…!!!

Etre Finisher du REV n’est pas rien, ensuite je vais essayer de faire au mieux tout en profitant du moment et en me focalisant sur moi . Je suis moi, avec mes forces et mes faiblesses mais ça le fait plutôt pas mal….

3 semaines apres, je serai sur les 24h du Mans solo donc faudra pas de planter sur les 21 jours qui s’écouleront entre les 2.

Cette semaine, il n’y a pas grand chose à faire en terme d’entrainement d’autant que le duathlon de l’alpe d’huez a été mon grand temps fort. Hier midi, j’ai fait 1h30, aujourd’hui repos et demain j’irai faire 1h30.

Il faut surtout préparer son sac, penser à tout, étudier encore et encore le road book, se mettre dedans mentalement, peaufiner les détails multiples, récupérer, préparer le matériel et anticiper l’imprévu.

Et parce que je me projette toujours, je me suis inscrit pour le marathon de La Rochelle de fin novembre prochain, pour un 10e marathon et pour faire un bon chrono (record 2h41).
Ensuite, viendra le temps de rêver au prochain Marathon Des sables auquel je participerai en 2017 avec une bande d’amis et grâce à la bénédiction de l’un d’entre eux qui se démène en silence pour nous l’offrir

Rendez-vous pour le compte rendu du REV en espérant qu’il soit long…mais pas trop quand même…!
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