Samedi 19 juillet 6h00,
Rendez vous est pris avec Arnaud un ami qui a succombé à l’idée de venir partager avec moi l’interlactrail. Lui fera le 40km, moi le 77km, 400 coureurs sont inscrits sur le 77km.
6h00 de route plus tard, nous arrivons au Bourget du lac pour prendre notre habitation puisque j’ai réserve un studio dans une résidence étudiante. On est pas au bout de nos surprises… Le type a l’accueil nous reçoit comme un malpropre invoquant entre autre que ça le gave d’avoir des coureurs à pieds ce week end, qu’il est à bout de nerfs parce qu’il travaille trop en ce moment etc : un vrai sketch ! Je vous passe tous les détails de cet échange surréaliste entre lui et nous mais la conclusion est ÉNORME : il nous dit : « je veux pas de vous ici, je vous rends votre chèque de caution et vous allez ailleurs ! Encore une fois, je vous passe les détails mais bref, on se retrouve à la rue !!
D’appels téléphoniques en appels téléphoniques, on trouve une chambre dans un hotel finalement très sympa et peu cher à 3km de là.
Cet anecdote est gravé à vie je vous assure, un truc de fou.
Je prends mon dossard en début d’après-midi puis direction l’hôtel ou je me pose et repose le reste de la journée entre coupé d’une marche de 40min pour se dégourdir les jambes.
Le menu du soir est simple : des pâtes ! Le chef cuisto ,pour qui 2 types qui font 77km et 40km doivent etre des extraterrestres nous offrent une gamelle de 750grs de pâtes ( cuite al dente) : on est au top avec ça !
Je prépare mes affaires avant d’aller au lit, demain, le réveil va sonner à 2h du matin car la navette pour m’emmener au départ est à 3h et Arnaud se propose de m’emmener en voiture jusqu’au point de rendez vous car avec cet histoire d’hebergement on se retrouve désormais écarte de ce fameux point.
Dimanche 20 juillet 2h
Le réveil sonne. Douche, habits, préparation de la boisson, des détails pratiques et je mange mes 200g d’ebly réchauffé de la veille mais qui garde un goût plus tôt sympa même froid. On éclate de rire avec Arnaud en se disant qu’on doit pas etre beaucoup en France à cet heure ci à manger 200g d’Ebly froid !
Mon équipement :
chaussures kapteren race XT4
chaussettes Salomon
sort/cuissard Salomon
maillot Salomon
pommade nok pour les pieds
casquette visière
chaussettes de contention
Dans mon sac :
1,5l d’eau avec de la poudre Fenioux marathon
un coup vent (obligation de l’organisation)
mon téléphone
de l’alimentation
un tube de Sportenine
A signaler que l’épreuve se déroule en semi autosuffisance c’est à dire qu’il y aura que 3 ravitaillements sur le parcours c’est à dire 1 tous les 3 bonnes heures environ.
3h, départ du bus pour un trajet de 60km jusque Annecy.
4h, arrivée sur site du départ. Il fait encore nuit noir, nous arrivons tous par les bus, Une fois arrivée, certains coureurs se préparent, d’autres terminent leur nuit allongés par terre, d’autres contemplent les étoiles ce que je fais, l’organisateur a installé une sono qui diffuse de la musique très sympa qui met en condition.
5h00 briefing de organisateur, rappel les consignes de sécurité etc
5h15 : go !
Les 20 premiers kilomètres amènent jusqu’au sommet de la crête de Chatillon avant une longue descente puis l’ascension du Semnoz.
Les chemins sont très escarpés, c’est le principe du trail en montagne : jamais tu viendrais ici te balader en famille en prenant ces chemins !
Le parcours nous fait passer par des espace herbeux ou il faut passer sous la clôture électrique ou encore ouvrir des barrières.
km 21 : sommet du Semnoz, 1er ravitaillement. A 200m de là, j’aperçois et je reconnais un copain avec qui j’ai couru il y a 15 ans en région parisienne lorsque je fais du cylo cross.Moment très sympa, je me permets de m’arrêter lui faire la biz et le remercier de ses encouragements et de s’être levé si tôt pour venir me voir ! Vraiment, un chouette instant que celui là…
1er ravitaillement, je remplis mon réservoir d’eau, avale des bouts de bananes et mange 1 tranche de jambon. Je ne m’attarde pas trop car nous sommes un petit groupe et mieux vaut repartir ensemble d’autant qu’on va attaquer une descente et j aime bien avoir un ouvreur.
Nous sommes balayés par un orage qui nécessite de mettre un coupe vent pendant 15min, Le plateau au sommet est balayé par le vent et le parcours emprunte un chemin ou a pris place un troupeau de vache : on passe entre.
On enjambe une rivière puis c’est parti par une longue descente. Je ne suis pas très à l’aise, je laisse filer mon groupe, Je suis actuellement 23e.
km 29, début de l’ascension d’une face menant au plateau du Revard, La montée va être très longue et les chemins difficiles. C’est une difficulté majeure.
Je prends mon rythme. Je rejoins 2 concurrents et m’attarde un instant en rejoignant un coureur qui s’est assis à terre : il me dit « je suis épuisé ». Je lui propose peut être d’arrêter là et de se signaler à un signaleur qui est positionné à 20min de là en amont.Il me dit qu’il veut continuer quand même.
Cette ascension est dur, le sentier mono trace est pénible avec des pentes à 30% par endroits.Je m’aperçois que ma réserve d’eau s’épuise vite et qu’i va falloir être économe jusqu’au prochain point d’eau km 39 où une fontaine à vache est signalé sur le road book.
km39, Me voici quasiment au sommet et 10km de montées-descentes sur le plateau m’attend. Je remplis mon sac d’eau à la fontaine comme prévu. Je fais route avec 2 autres coureurs depuis un petit moment.
Une descente technique se présent, je l’avale à mon allure.
km 49 2e ravitaillement, Je mange 3 tranches de pain de campagne avec du fromage de montagne et du jambon, je mange aussi 2 bananes et remplis à nouveau mon réservoir d’eau.
Durant les 10kms qui vont suivrent, nous restons à 3 coureurs ensemble : montée, descente, montée, descente.
km 58 : nous atteignons le belvédère du Revard : c’est somptueux même si les averses de pluies se multiplient.
km 59 : 3e et dernier ravitaillement, Il reste 19km.
Les 3 kilomètres qui suivent sont une longue montée bitumée qui fait mal. Nous alternons marche et course.
km 62 : il reste 15km dont 5km de descentes très techniques avec ligne de vie et chemin tracé à même la montagne à travers les roches et les fourrés, Les pierres sont humides en plus.
Je prends la descente comme elle vient, je fais de mon mieux. Le pierres roulent sous les chaussures, il faut parfois se tenir aux branches des arbres pour pas descendre de 10m !
km 67, Il reste 10km fait de descentes encore et d’une partie urbaine pour rejoindre la plage du lac.
Je suis fatigué, mon allure a diminué. Je conserve la course mais je suis dépassé par plusieurs concurrents au finish meilleur,
km 74, Il reste 3km dont 2 sur une ligne droite en piste cyclable, je rejoins un concurrent complètement à l’équerre. Apparemment, il s’est fait une entorse dans la descente mais il veut apparemment finir coûte que coûte.
km 76 : Last kilomètre, Le public est chaleureux sur la zone d’arrivée, les gens applaudissent avec générosité c’est très sympa l’ambiance.
Dernière ligne droite sur la plage, je suis heureux ! J’aperçois Arnaud qui en a fini plus tot de on 40km et qui me tape dans la main à 100m de l’arrivée : good joob !
Je franchis la ligne et enfile comme-un gamin mon tee shirt finisher. Je fais le fainéant pour aller prendre ma douche située trop loin de là pour moi ! Je me lave au gant de toilette et promet à Arnaud de mettre un peu de deodorant pour pas que ça sente trop le canard dans la voiture pour le trajet retour.